▪ Pré-analyse
- « prise de connaissance » avant la visite du site sur la base de documents existants : plans, DOE, données de consommations, études éventuellement déjà réalisées…
▪ Visite du site, accompagnée d’un relevé détaillé :
- « reportage photo » des composantes structurales et techniques, descriptif des composantes du bâti (menuiseries, façades, toitures, planchers… en nombre, surface et constituants – nature des parois et isolants, épaisseurs…), listing détaillé des équipements thermiques, électriques, aérauliques, etc.… le tout accompagné d’une évaluation qualitative de l’état et des performances de chacune de ces composantes. La visite du site doit permettre de comprendre l’utilisation du bâtiment (horaires d’occupation, température de chauffage, ouverture des fenêtres, allumages des luminaires,…) Il faut noter tout ce qui permettra de se rapprocher de l’utilisation réelle du bâtiment : une entrevue avec le gestionnaire du bâtiment peut permettre de mieux appréhender son fonctionnement.
▪ Modélisation thermique du bâtiment :
- sur la base des plans, données (DOE…) et relevés réalisés lors de la visite, l’auditeur va ensuite mettre en œuvre un modèle thermique du bâtiment, qui, positionné dans son environnement géographique et climatique de « référence » (localisation, altitude, température de base, DJU trentenaire…), va permettre de dégager diverses grandeurs caractérisant la performance énergétique du bâtiment et indispensables à la suite de l’étude : consommation théorique de chauffage, puissance requise, coefficients G1, G2, Ubât…
▪ Analyse des consommations - confrontation au modèle :
- sur la base des consommations « fluides » fournies par le maître d’ouvrage (combustible : gaz naturel, FOD, gaz propane, bois…, électricité, eau) sur trois années consécutives minimum de préférence, le diagnostiqueur va ensuite analyser « ce qui est » et émettre un avis critique par rapport à « ce qui devrait être » :
▪ combustible : détermination d’une consommation moyenne de chauffage
(MWhPCI/PCS/an) et ratio(s) associé(s) (kWh/m².an…) et confrontation aux grandeurs théoriques émanant de l’étape de travail précédente - interrogations et recherche d’explications quant aux écarts éventuellement constatés.
▪ électricité
Détermination d’une consommation moyenne en électricité (kWh/an) et ratios associés (kWh/m².an), répartition par usages si possible (éclairage, climatisation, production ECS, …), mais aussi analyse tarifaire (critique de la bonne adéquation ou non du type de tarif – bleu, jaune, vert – et option tarifaire – puissance souscrites notamment – avec les besoins).
▪ eau
Détermination d’une consommation moyenne en eau (m3/an) et ratios associés (m3/m².an, litres/repas, litres/occupant…), répartition par usages si possible (sanitaires, ECS, usages spécifiques, …). À ce stade et pour étayer l’analyse, il est souhaitable que l’ensemble des ratios évoqués, que ce soit en combustible, électricité ou eau, soient confrontés à ceux issus de bases de données internes (i.e. établies sur la base de divers COE ou audits réalisés) ou émanant d’organismes spécialisés (guides sectoriels, enquêtes, statistiques, etc.).
▪ Proposition d’améliorations :
- sur la base du travail précédent, la dernière grande phase de l’audit énergétique et technique passe par la formulation de préconisations comportementales, techniques, fonctionnelles ou organisationnelles dans les domaines suivants :
▪ bâti
Amélioration des performances globales de l’enveloppe : isolation des façades ou des planchers, reprise des menuiseries extérieures, …
▪ chauffage
Rénovation de chaufferie, remplacement des émetteurs, reprise de la régulation, expertise éventuelle...
▪ ventilation
Mise en place d’une VMC si inexistante, simple ou double flux selon les cas...
▪ eau
Mise en place de robinets mitigeurs, de simples dispositifs type mousseurs, chasses d’eau double capacité...
▪ équipements électriques : sources d’éclairage économes...
▪ gestion des énergies : paramétrage de la régulation du chauffage en adéquation avec les besoins, gestion de l’éclairage selon les usages, temporisation du fonctionnement de certains équipements...
▪ contrats d’entretien/exploitation :mise en place si nécessaire de contrat de maintenance intégrant des objectifs d’économies d’énergie, clause d’intéressement, garantie totale des équipements, contrats de performance énergétique, etc.
▪ énergies renouvelables : évaluation de l’intérêt et de la pertinence de la mise en œuvre d’une étude d’opportunité technico-économique solaire thermique ou PV, biomasse, géothermie…
Afin d’aiguiller au mieux le maître d’ouvrage, chacune de ces préconisations doit être illustrée par les éléments suivants :
▪ investissement prévisionnel,
▪ économie annuelle potentielle, à la fois en termes énergétique et économique,
▪ temps de retour sur investissement,
▪ valorisation ou aide envisageable (CEE, crédit d’impôt…),
▪ « Pertinence » de l’action (action urgente et indispensable, action permettant des économies sans investissement significatif, action prioritaire avec temps de retour < 5 ans, action utile dont la mise en œuvre peut être différée…)
Au final, cette analyse des actions doit amener à une proposition d’un ou plusieurs programmes d’actions, aussi appelé scénario.
Les scénarii peuvent être élaborés suivant différents objectifs définis par le maître d’ouvrage :
▪ Réduction de x% des consommations (ex. scénario Facteur 4).
▪ Facture énergétique annuelle après travaux de x euros.
▪ Travaux avec temps de retour de x années.
▪ Intégration des objectifs énergétique dans un plan de rénovation.
Ainsi, l’audit énergétique et technique incarne une analyse exhaustive et approfondie du site considéré, avec évaluation du potentiel d’économies d’énergies et d’optimisation dans tous les secteurs liés au bâtiment et à son fonctionnement.
C’est à ce stade et sur cette base que peuvent être entreprises des missions de maîtrise d’œuvre sur un axe particulier (rénovation chaufferie centrale par exemple…), même si cette concrétisation peut être encore être précédée d’une étude de faisabilité, notamment lorsque l’on s’intéresse à l’emploi d’énergies renouvelables sur le site considéré.